Les différentes tendances pour des aménagements de bureaux


source : eliel arnold architectes d’intérieur, bureau individuel

La tendance haussmannienne

Dans le XIXe siècle, le Baron Haussmann s’est vu confier la mission de faire de Paris une ville moderne. Les bâtiments sont construits en pierre de taille d’une hauteur réglementée jusqu'à six étages.

A l’époque, les étages sont soumis à une hiérarchisation.

Le rez-de-chaussée est réservé aux commerces reliés à un premier étage nommé «entresol», destiné à stocker les marchandises et à loger les commerçants. Le deuxième étage est destiné aux nobles. Le troisième et quatrième étages sont quant à eux plus classiques. Le cinquième étage est caractérisé par ses balcons en enfilade dont le seul but est de respecter l’équilibre et l’esthétisme de la façade. Enfin, le sixième étage, sous les combles, accueille les appartements de service des domestiques.

Concernant les espaces de travail de l’époque, là encore il est question de hiérarchisation. Le rez-de-chaussée abrite toujours des boutiques. Cependant, le premier étage est destiné à la logistique, le deuxième étage à la réception des clients, le troisième et quatrième étages pour le travail banalisé et enfin le cinquième étage est réservé aux bureaux de direction.

Avec 60% des immeubles actuels qui sont du style Haussmannien, ces bâtiments constituent de très bons espaces de travail. D’une part ils sont parfaitement bien situés dans la ville avec toutes les commodités à côté (gare, métro, restauration, …) et d’autre part son architecture permet une souplesse structurelle (comportant plus de murs porteurs qu’il n’en faut, les intérieurs haussmanniens permettent de jouer avec ces murs créant de nouveaux volumes intérieurs), ses hauts plafonds et grandes fenêtres résultent d’une belle luminosité et d’une sensation d’espace. Enfin, les moulures courant les longs des murs et des plafonds, ainsi que les cheminées et le parquet massif en point de Hongrie en font un style bien reconnaissable et typique de Paris.

La tendance industrielle

C’est vers la fin du XVIIIe siècle, dans l’ère industrielle, que les premiers bâtiments industriels font leur apparition. Ils sont construits avant tout dans une optique utilitaire : il faut que le travail soit fait de manière la plus efficace possible. Les espaces de travail sont alors répartis en fonction des processus de fabrication d’un même objet, évitant ainsi les déplacements inutiles. De même, l'électricité étant inexistante à cette époque, les bâtiments comportent de grandes fenêtres et verrières afin de pouvoir profiter de la lumière naturelle au maximum.

C’est également à cette période qu’on se pose de sérieuses questions par rapport à la sécurité incendie. Cela aura une forte influence sur l’architecture industrielle qui prône alors le dépouillement et rejette tout ornement inutile pour faciliter la maîtrise du feu. C’est pour cette raison que les architectures industrielles paraissent comme inachevées avec des poutres et des gaines techniques apparentes, donnant tout son sens à ce style.

Une autre donnée entre en compte dans la formation architecturale de ces lieux : l’apparition de la combustion par charbon, permettant aux machines d’être alimentées d’une autre manière. Le seul problème réside alors dans la nécessité d’avoir de grands espaces. On a donc construit en béton et en acier puis la société ne cessant d’évoluer, les espaces industriels se sont délocalisés petit à petit en dehors des villes pour cause de manque de place. Les bâtiments du centre-ville qu’ils occupent alors sont laissés à l’abandon. Il ne faudra pas attendre longtemps avant que ces espaces vides intéressent. Ils sont alors reconvertis en espaces d’habitations ou en ateliers pour artistes.

La révolution industrielle a également changé les manières de travailler, amenant la production de nouveaux mobiliers comme des tables de dessins. Les maîtres mots sont alors : fabrication rapide et robustesse .

Le XXIe siècle remet au goût du jour le style industriel et son mobilier aux matériaux bruts comme le métal ou le bois.

En termes architecturaux, le style industriel se caractérise par des espaces ouverts et épurés, associant des textures et matériaux tels que le métal /le béton, chic et minimaliste et est utilisé sur les murs, le sol et peut même servir à revêtir certains meubles / la brique, rappelant les façades des usines et des maisons d’ouvriers /le verre, pour apporter transparence et clarté /et le bois, qui apporte de la douceur et chaleur vis-à-vis du métal et du béton.

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La tendance minimaliste

Adolf Loos : «l’ornement est un crime»

En complète opposition au pop art, le minimalisme fait son apparition dans le début du XXe siècle. C’est un style architectural et décoratif mais aussi une philosophie et un mode de vie basé sur l’essentiel et non le superflu et la protubérance comme c’est le cas du pop art.   

Le design minimaliste joue sur l’extrême sobriété laissant place à la fonctionnalité. Il est alors indispensable de penser aux rangements afin d’avoir des espaces ordonnés et discrets. Attention, minimalisme ne veut pas dire inconfort ! Il est beaucoup question de réflexion autour des matériaux utilisés, des formes, de la couleur et de la lumière.   

  • les formes : beaucoup de linéarité, des lignes épurées

  • les couleurs : plutôt neutres telles que le blanc, le gris et le noir, puis quelques touches de couleurs dans les décorations

  • la lumière : le but est d’exploiter au maximum la lumière naturelle, amplifiée par les couleurs et matières lumineuses.

Le minimalisme exclut toutes fioritures.

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La tendance domestique

Les modes de travail ne cessent d’évoluer et plus particulièrement ces dernières années. De nouveaux lieux de travail font leur apparition tel que le coworking. Y viennent des travailleurs indépendants, des freelances ou encore des auto-entrepreneurs dont la volonté est d’intégrer un groupe dans lequel ils peuvent créer des partenariats, stimuler leur créativité et créer des relations professionnelles. L’autre particularité est la tendance pour le «travail comme à la maison». On se rapproche donc très fortement d’un univers domestique, chaleureux, aux couleurs vives.

On laisse place à des canapés avec des coussins moelleux, des tapis, du mobilier dépareillé, des plantes vertes, des bibliothèques, ...

Il est très fréquent que pour ce style on ait recours à du mobilier chiné qui nous éloigne du mobilier d’entreprise habituel. En effet, ce type de mobilier personnalisable à souhait amène de l’authenticité, ils ont du vécu qui ajoute une âme au lieu.

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