Bureaux haussmanniens : au bonheur des travailleurs

« J’ai le culte du Beau, du Bien, des grandes choses, 

De la belle nature inspirant le grand art, 

Qu’il enchante l’oreille ou charme le regard ;

J’ai l’amour du printemps en fleurs : femmes et roses ! »

Dans sa Confession d’un lion devenu vieux, le baron Haussmann résume en ces quelques mots les grands principes qui ont guidé ses travaux urbains dans la ville de Paris. 

Érigés pour moderniser et aérer la ville tout en proposant des habitations à la population, les immeubles haussmanniens symbolisent la beauté et la majestuosité de Paris. Représentant plus de la moitié des édifices de la capitale, leur usage a évolué au fil des époques. Aujourd’hui, de plus en plus d’entreprises y installent leurs bureaux, plébiscitant la localisation, le confort et le luxe que peu d’autres bâtiments peuvent offrir.


Quand le baron Haussmann révolutionne le visage de Paris

En France, au XIXe siècle, sous le Second Empire de Napoléon III, le baron Georges-Eugène Haussmann a pour mission de moderniser Paris. Il met en place une campagne de rénovation et de transformation qui va durer plus de 15 ans. Au terme de ces années, finie la cité moyenâgeuse où se côtoient maladies, rats et citadins, Paris est embellie, agrandie et assainie, pour reprendre les mots du baron Haussmann. Ces travaux colossaux relèvent de l’exploit  : « Le baron Haussmann hérite d’une ville médiévale, mais pas seulement. Paris est une ville dont on a essayé de réformer la physionomie urbaine depuis 300 ans, sans jamais y arriver » souligne l’historien Laurent Turcot

Si aujourd’hui l’architecture haussmannienne est reconnaissable entre toutes, c’est parce qu’elle est extrêmement codifiée. Une hauteur réglementée jusqu’à 6 étages, des balcons filants aux 2e, 4e et 5e étages, des surfaces et des salles identiques et l’utilisation de la pierre de taille sont autant de signes distinctifs du style haussmannien.

Chaque étage de l’immeuble reflète un échelon de la hiérarchie sociale de l’époque. Le rez-de-chaussée et le premier étage, aussi appelés « entresol », sont réservés aux commerçants et au stockage des marchandises. Le deuxième ou « étage noble » est destiné aux habitants les plus aisés. Ce niveau dispose de la plus grande hauteur sous plafond et de fait, de la meilleure luminosité naturelle. Les trois suivants sont quant à eux plus classiques et accueillent la petite bourgeoisie du XIXe siècle. Enfin, les appartements de service des domestiques occupent les combles sous les toits du sixième étage. 

Paradoxalement, cette organisation des étages crée une mixité sociale. Dans un même immeuble se côtoient des loyers très différents. Un constat observable encore aujourd’hui. 

L’immeuble haussmannien, caméléon de l’architecture parisienne

L’immobilier haussmannien présente une grande flexibilité. Au fil du temps, malgré une codification stricte, ils ont fait l’objet d’importantes transformations. Par exemple, l’entresol, destiné aux stockages des marchandises est modulable et peut-être transformé en logement selon la demande. 

Aujourd’hui, beaucoup d’immeubles ont été équipés d’ascenseurs et de parkings. Les appartements des derniers étages ont été retravaillés et disposent désormais d’une meilleure protection phonique contre les nuisances sonores des grandes artères du centre parisien et d’une meilleure luminosité. 

Cette adaptabilité témoigne de la souplesse d’organisation des espaces offerte par l’architecture haussmannienne. Cette mobilité structurelle encourage les changements d’usage au cours du temps. Des mutations sans démolition et reconstruction lourdes peuvent alors s'envisager ! 


Bureaux haussmanniens, le mélange du beau et de l’utile

 En 1855, Théophile Gautier décrivait les immeubles haussmanniens comme des « habitations dignes de l’homme, dans lesquelles la santé descend avec l’air, et la pensée sereine avec la lumière du soleil ». Un constat qui continue de s’appliquer aux bureaux haussmanniens d’aujourd’hui. 

En effet, contrairement à d’autres figures architecturales représentatives du tissu parisien, ces infrastructures offrent des bénéfices considérables pour les entreprises à la recherche de petites ou de moyennes surfaces. Performance, confort thermique, luminosité : voici quelques-uns des atouts qui font des bureaux haussmanniens des espaces dans lesquels il fait bon travailler. 

La beauté et le prestige du style haussmannien. Si la façade de l’immeuble attire l’œil, l’intérieur n’en est pas moins raffiné. Moulure en bois ou en plâtre aux angles des plafonds, courants le long des murs ou s’accrochant aux encadrements des portes, cheminées en marbre, parquet en point de Hongrie dans chaque salle, autant d’éléments qui ajoutent un charme supplémentaire aux bureaux.   

Une grande hauteur sous plafond. Les immeubles haussmanniens présentent souvent une hauteur sous plafond d’au moins trois mètres. C’est plus que les autres édifices parisiens (habitations bon marché, maisons en bande, tours d’habitation, logements collectifs) qui offrent en moyenne une hauteur sous plafond de 2,50 m.

Cette hauteur sous plafond assure un certain confort thermique, particulièrement pendant les mois chauds de l’année. Elle permet de diffuser l’air entrant verticalement et d’élever ainsi les couches d’air chaudes au-dessus de la hauteur d’homme. En somme, avec une grande hauteur sous plafond, les températures d’une pièce sont plus homogènes que dans un local bas et le recours à une climatisation s'avère moins nécessaire. Autre avantage : l’installation d’un faux plafond est facilitée.

Une diffusion homogène de la lumière naturelle. Les bureaux haussmanniens sont particulièrement lumineux en raison de la répartition des ouvertures en façade : les fenêtres élancées permettent une distribution homogène de la lumière dans la pièce.    

C’est bien connu, la lumière naturelle stimule et motive l’organisme humain. De fait, par leur luminosité, les bureaux haussmanniens contribuent à améliorer la performance et le bien-être des collaborateurs. 

Des espaces de travail bien ventilés. La faible épaisseur des immeubles de type haussmannien ainsi que la distribution homogène d’ouverture en façade assurent la ventilation des espaces de travail. Nous n’y faisons pas toujours attention, mais notre corps dégage du CO2 en respirant, et pollue les espaces fermés. De fait, il est important — et le Code du travail l’exige — de proposer à ses collaborateurs des bureaux bien ventilés. 

Des pièces faciles à aménager selon les besoins. Anciennement destinés à l’habitat, les immeubles haussmanniens proposent aux entreprises une répartition des espaces de travail bien précise. Chaque salle peut contenir plusieurs bureaux et ainsi regrouper des équipes entre elles. Les pièces peuvent être facilement coupées ou reliées selon les envies et les besoins des collaborateurs.  Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette liberté d’aménagement est permise par la surdimension des murs. En d’autres termes, il y a, dans les immeubles haussmanniens, plus de murs porteurs qu’il n’en faut. Ainsi, en prenant les précautions nécessaires, les structures porteuses du bâtiment sont aisément modifiables. On peut par exemple créer une baie dans un mur porteur. 

La flexibilité fonctionnelle est un luxe que seuls les immeubles haussmanniens peuvent offrir. En effet, dans les constructions modernes, il est difficile, voire impossible de supprimer une structure porteuse car chaque élément compte !


Le défi de la climatisation. Sans doute le principal bémol des appartements haussmanniens, la climatisation constitue un réel défi dans l’aménagement de bureaux. Nuisance sonore dans les cours et courettes, grilles de prises d’air peu esthétiques, réseaux qui contrarient les corniches et les pâtisseries, autant de facteurs qui nuisent à la création d’un système d’air conditionné. Conscient de la difficulté de cette installation, arnold — architectes d’intérieur travaille à identifier la meilleure solution pour chaque situation ! Il est par exemple envisageable de condamner une fenêtre sur cour pour y placer une grande grille.


Législation, droit, normes :

Comment faire d’un appartement haussmannien, un bureau fonctionnel



La loi autorise la transformation d’appartements en bureaux. Qu’ils souhaitent le faire pour eux ou pour une location des bureaux, cette pratique présente plusieurs avantages pour les propriétaires. En général, les rendements sont plus importants, les durées de bail sont plus longues, et les risques d’impayés sont réduits. En bref, louer à des professionnels comporte moins d’aléas. 

En France, pour effectuer ce changement, plusieurs réglementations existent. Elles diffèrent selon la nature et l’envergure du projet. Des paramètres tels que la taille du logement, la totalité ou partialité du réaménagement, la localisation ou encore l’usage sont à prendre en compte. Malgré les prix élevés des immeubles haussmanniens, que vous souhaitiez en faire un bien, une location ou une vente, vous pourrez trouver le moyen d’en faire une affaire rentable. 

Vous souhaitez en savoir davantage sur les modalités de transformation ? Consultez notre article consacré au sujet ! 

En conceptualisant ses immeubles, le baron Haussmann entendait répondre à des aspirations sociales, des nécessités humaines et des évolutions technologiques. 

En transformant des appartements en bureaux haussmanniens, arnold — architectes d’intérieur entend répondre aux besoins d’espace et de confort des collaborateurs, à la nécessité du bien-être au travail et aux tendances actuelles des espaces de travail tournés vers la flexibilité et la personnalisation.