Architecture des bureaux à Paris : Zoom sur le style haussmannien

Dans le XIXe siècle sous le second Empire de Napoléon III, Mr Le Baron Georges Eugène Haussmann a eu la mission de faire de la capitale une ville moderne. S’ensuivront de multiples modifications architecturales qui s’effectueront sur dix-sept ans et changeront fondamentalement Paris.


Elévation de la maison à l’angle de la rue Vivienne et du Boulevard

Les immeubles haussmanniens

Il fait construire des bâtiments le long des nouvelles artères de circulation Nord-Sud et Est-Ouest dans un style architectural reconnaissable entre tous, le style Haussmannien :

- construit en pierre de taille sur rue, sur cour et pour les murs pignons une pierre de moindre qualité est utilisée

- une hauteur réglementée jusqu'à 6 étages maximum avec une hiérarchisation concernant les étages. Le rez-de-chaussée est réservé aux commerces reliés à un premier étage nommé «entresol», destiné à stocker les marchandises et à loger les commerçants. Le deuxième étage est destiné aux plus aisés. En effet, à cette époque l’ascenseur n'existant pas encore, il était donc moins fatigant pour eux de ne monter que jusqu’au deuxième étage de l’immeuble. Cet étage est également le plus ouvragé à l’extérieur. Le troisième et quatrième étages sont quant à eux plus classiques. Le cinquième étage est caractérisé par ses balcons en enfilade. Il n’était pas considéré comme un étage noble, les balcons sont donc installés dans le seul but de respecter l’équilibre et l’esthétisme de la façade. Enfin, l’immeuble de style haussmannien possède un sixième étage avec un toit mansardé. Celui-ci, sous les combles, accueille les appartements de service des domestiques.

Les appartements haussmanniens

Le plan de l’appartement haussmannien obéit également à des règles par rapport à la distribution des pièces :

- un grand hall d’entrée suivi d’un long couloir utilisé pour desservir les différentes pièces de l'appartement. Les pièces donnent directement sur la rue, en enfilade. Sauf la salle de bain qui donne sur la cour.

- En plus de la cuisine, du salon et des chambres, les appartements de style haussmannien les plus riches comprennent également des espaces dédiés à la réception des invités, à l’intimité et au service. La salle à manger y fait progressivement son apparition entre la cuisine et le salon.

- Les chambres sous les toits sont très petites et possèdent d’une seule pièce d’eau commune sur le palier. Les chambres de bonnes étaient le plus souvent reliées aux cuisines des grands appartements par un escalier de service.

Coupe de la maison à l’angle de la rue Vivienne et du Boulevard

Les bureaux Haussmanniens

Concernant les espaces de travail de l’époque, là encore il était question de hiérarchisation par rapport à l’occupation dans le bâtiment. Le rez-de-chaussée abrite souvent des boutiques, parfois des bureaux sur cours.

Le premier étage est destiné à la logistique, ou l'entresol (voir illustration coupe) : il est modulable et peut être transformé en logement selon la demande.

Dans les immeubles entièrement affectés aux bureaux : le deuxième étage est dédié à la réception des clients, le troisième et le quatrième étage pour le travail banalisé et le cinquième étage est réservé aux bureaux de direction.


Aujourd’hui à Paris, on trouve quatre secteurs géographiques, certains se sont vu attribuer les plus grands centres d’entreprises : l’ouest avec la Défense où se sont implantés les sièges sociaux des plus prestigieuses sociétés françaises ainsi que ceux de multinationales. Le nord avec son fameux «triangle d’or» cœur du quartier central des affaires de Paris. Il comprend essentiellement des immeubles haussmanniens que les entreprises à la recherche de petites ou de moyennes surfaces se sont appropriés. Avec 60% des immeubles actuels qui sont du style Haussmannien, ces bâtiments constituent de très bons espaces de travail:

- très bien situés, tout se trouve à proximité (station de métro, gare, restauration,...)

- grand hauteur sous plafond (poser un faux plafond  et donc des gaines permettent de s’adapter à une nouvelle fonction)

- grandes fenêtres donc beaucoup de luminosité

- simplicité d’aménagement des pièces (les regrouper ou les couper)

- moulures en bois ou en plâtre aux angles des plafonds, courant le long des murs ou s’accrochant aux encadrements de porte ou de cheminées

- très souvent cheminée avec du marbre

- parquet massif au point de Hongrie au sol.

- souplesse structurelle (comportant plus de murs porteurs qu’il n’en faut, les intérieurs haussmanniens permettent de jouer avec ces murs créant de nouveaux volumes intérieurs)

source : eliel arnold architectes d’intérieur